Cosmétique - Le Congo suspend l'importation de la poudre pour bébé "Johnson baby powder"
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Vendu dans les rayons en République du Congo, le produit de la marque américaine Johnson&Johnson contiendrait des substances potentiellement cancérigènes. Après plusieurs semaines de concertation avec la société civile, le ministère du Commerce a décidé de suspendre l’importation et la commercialisation de cette poudre dans le pays.
Les autorités ont suspendu Johnson’s baby powder en attendant les résultats des analyses commanditées en laboratoire. « La poudre pour bébé à base de talc de marque Johnson’s baby powder, en sigle J&J, serait contaminée à l’amiante. L’importation et la commercialisation de ce produit sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Des saisies conservatoires dudit produit seront effectuées auprès de tous les établissements de distribution, dans les dépôts et magasins », précise une note circulaire datée du 3 novembre.
La décision des pouvoirs publics est une première victoire pour l’Action pour l’environnement et le développement(AED), à l’initiative d’une réunion d’information à l’endroit de la société civile, le 13 novembre à Brazzaville. Pour le président de l’AED, Dr. Eugène Loubaki, la toxicité de ce produit ne fait aucun doute en raison de la présence avérée du talc contaminé à l’amiante, une sorte de magnésiens ou calciques hautement toxiques ayant des propriétés réfractaires.
Il faut noter que la plateforme AED est membre du Réseau international pour l’élimination des polluants(IPEN), qui milite pour l’élimination des polluants tels que le plomb dans les peintures, le mercure dans l’environnement, les perturbateurs endocriniens, etc. Suite à l’interdiction de la même poudre aux USA et au Canada, l’IPEN a demandé à l’AED de conduire la bataille en vue du retrait du produit cosmétique au Congo. « Ce n’est pas la marque qui est visée par nos actions, mais plutôt la poudre pour bébé à base de talc qui est potentiellement cancérogène puisque la société dispose d’une panoplie de plusieurs autres produits sur le marché », a assuré Eugène Loubaki.
D’après ce chimiste, le retrait de la poudre pour bébé permet de résoudre un problème de santé publique. Tout comme les autres organisations de la société civile, l’AED appelle les pouvoirs publics à durcir le ton, par exemple, à détruire les stocks existants afin de protéger les consommateurs contre les risques graves pour la santé. L’association entend mener des sensibilisations et des plaidoyers pour interpeler davantage les autorités congolaises, les commerçants et les associations de consommateurs.
Depuis mars de cette année, la marque américaine fait l’objet de plus 20 mille poursuites judiciaires liées à sa poudre pour bébé à base de talc. Aux USA, environ 22 mille nouveaux cas de cancer de l’ovaire et 14 mille décès dus au cancer sont enregistrés chaque année. Une récente étude indique que les femmes afro-américaines, qui l’utilisent à cause de son prix abordable, sont les plus touchées.